Quand la "voie de garage" mène à… une révélation
Quand ma professeure principale de 3e m’a demandé ce que je voulais faire de ma vie, j’ai dit que j’aimais les fleurs.
Comme il semblait évident que je n’allais pas manquer à la voie générale (j’étais une quille en math, ce qui pour cette prof de math était le signe d’une inaptitude aux études, voire d’une inaptitude tout court), on m’a orientée vers la voie technologique.
Ce qui, aux yeux de beaucoup, s’apparente à une voie de garage est en fait la meilleure chose qui me soit arrivée dans mon parcours scolaire ! J’ai préparé mon bac STAE dans un lycée agricole des Côtes-d’Armor, avec vue sur la baie de Saint-Brieuc. Les enseignements étaient concrets, le site magnifique et mes camarades de pension se destinaient à devenir agriculteurs, paysagistes, horticulteurs… Cela m’a complètement ouvert le champ des possibles et convaincue que je voulais travailler dans ce milieu.
Le BTSA Gestion et Protection de la Nature que j’ai suivi ensuite dans le Morbihan m’a permis de développer des compétences naturalistes. Mon mémoire portait sur les conditions de maintien d’une population de papillons au Pembrokeshire Coast National Park, au Pays de Galles.
Tabac d’Espagne (Argynnis paphia) sur un arbre à papillons (Buddleja davidii) – Photo de Maëva Coïc
Agriculture ou environnement ? Les deux mon Capitaine !
Réellement passionnée par les espèces sauvages et convaincue de l’urgence de les protéger, j’étais pour autant incapable de tourner le dos à ce monde agricole qui m’avait tant apporté.
J’ai poursuivi mes études en école d’ingénieur en agriculture à Angers, avec l’idée de travailler ensuite à la fois sur l’agriculture et l’environnement. Les différents stages prévus dans la formation ingénieur m’ont fait voir du pays : dans une exploitation caféicole en Équateur, à l’INRA de Nancy pour étudier les mycorhizes des arbres des parcs et jardins, à la Chambre d’agriculture du Maine-et-Loire sur la biodiversité des réserves d’irrigation… Chanceuse, j’ai même pu suivre un semestre à la Queen’s University de Belfast (Irlande du Nord) et un autre à l’AgroParisTech.
Mon mémoire final a porté sur la gestion agricole des zones humides dans le Finistère et le savoir-faire technique dont sont dépositaires les agriculteurs. D’ailleurs, j’ai eu la chance de publier avec mes tuteurs un article dans le Courrier de l’environnement. Mon premier poste était à la Chambre d’agriculture du Finistère, en poursuite de mon stage de fin d’études.
Bovins pâturant une zone humide à Spézet – Photo de Maëva Coïc
Des écrits au service des agriculteurs bretons
Le contact avec les élus agricoles m’a tout de suite plu et j’ai ensuite travaillé dans le syndicalisme agricole à l’échelle de la Bretagne puis du Finistère. Ces années syndicales ont été très intenses et j’ai adoré étudier des sujets politiques pointus, dans l’urgence permanente. Cela m’a également permis d’aiguiser ma plume pour produire des écrits efficaces.
Je me suis ensuite focalisée sur la politique de l’eau à la Chambre d’agriculture de Bretagne. Il s’agissait d’analyser les textes, d’identifier les points d’achoppement pour l’agriculture bretonne et… de trouver des solutions que les élus agricoles puissent défendre ! Concrètement, cela consistait à produire des argumentaires solides, de reprendre des textes à la virgule près, de soupeser chaque mot… Sans le savoir, j’adoptais déjà les méthodes de travail qui me servent aujourd’hui en tant que rédactrice web.
Faire d’un atout un métier : je suis rédactrice web SEO
Progressivement, ma manière d’écrire est devenue mon meilleur atout. Il a fallu m’imprégner rapidement de sujets parfois complexes et être à l’écoute de ceux pour qui j’écrivais, pour adopter le ton juste et faire mouche. Alors, quand il est devenu évident qu’il fallait que je vole de mes propres ailes, c’est vers l’écrit que je me suis tournée.
L’écriture est avant tout digitale, ce qui implique de maîtriser certaines techniques. Je me suis donc formée à la rédaction web et au SEO. Car, contrairement à une idée reçue, écrire pour le web, ça ne s’improvise pas ! Je me suis également remise à niveau en orthographe et ai atteint le niveau expert au Certificat Voltaire.
Aujourd’hui, j’écris sur des sujets variés, souvent très éloignés de mes domaines de compétences de base, et j’adore ça !